Le 9 janvier 2015
Chers amis de la COFAC,
Toutes les choses solennelles ont été dites depuis quelques heures par tous les personnages officiels de l’Etat et aussi par le Mouvement associatif auquel nous appartenons, propos dont nous sommes totalement solidaires.
Avons-nous quelque chose à ajouter, nous qui revendiquons de parler au nom de ceux qui, dans la société civile s’expriment au nom de la culture ? Je voudrais vous dire très simplement que mercredi, au cours de la réunion mensuelle des présidents d’associations du Patrimoine, qui est ma famille culturelle d’origine, au nom de laquelle je suis entré à la COFAC, j’ai vu arriver des présidents au bord des larmes, d’autres incapables de refréner leur indignation, d’autres encore appelant au grand « L » de, la liberté sans laquelle il n’existe pas de culture.
Ces amis n’étaient sans doute pas des laudateurs de Charlie hebdo dans leur vie quotidienne mais leur première réaction était un cri, qui ressemble, j’en suis sûr, aux vôtres, amis des musées qui avez un jour contemplé Guernica, musiciens qui faites pleurer vos violions et vos pianos, amateurs qui avez aujourd’hui un besoin irrépressible d’extérioriser une émotion sur les théâtres de la vie, acteurs de la culture dans les hôpitaux, les établissements scolaires, les quartiers, les bourgs ruraux et tous les endroits ou un supplément d’âme nous réunit.
Et puisque l’Art que l’on assassine cette semaine est d’abord graphique et que l’on voit beaucoup à la Une, de crayons, de stylos, d’encre qui coule, parfois noire, parfois de la couleur du sang, associons notre sensibilité culturelle personnelle à celle de ces artistes abattus sauvagement. Ils étaient tellement de notre temps, jeunes ou moins jeunes, que communier avec eux nous est naturel. Essayons, que notre cri couvre l’abominable bruit des kalachnikovs.
Rappelons-nous que sans la culture, la vraie, celle qui à partir de l’écrit, de la peinture, et de tous les arts permet aux hommes de savoir d’où ils viennent pour comprendre où ils vont, c’est l’ignorance qui règne et qui progresse avec son cortège d’obscurantisme, d’imbécillité et de violence.
Oui, aujourd’hui, la COFAC aussi s’appelle Charlie !
Alain de la BRETESCHE
Président de la COFAC
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