L’ensemble du Conseil d’Administration de la COFAC se joint à moi pour vous souhaiter ainsi qu’à vos proches et à tous les bénévoles et les salariés une bonne année 2025 et forme le vœu qu’elle sera une année de dialogue renoué, d’écoute et de prise de conscience que cet espace commun, nécessaire à la construction de l’intérêt général, a pour fondations l’existence d’une Culture vivante et partagée.
Face aux récentes annonces de coupes budgétaires dans la Culture et la vie associative, je voudrais revenir sur les conséquences démocratiques du renoncement à une culture de la relation par les pratiques culturelles et artistiques en amateurs. Face à la prolifération de la consommation culturelle nous défendons une culture qui relie parce qu’elle est accessible à tous et toutes partout sur le territoire et par les valeurs humanistes de notre démocratie qui les portent, elle est essentielle à la recherche de l’intérêt général. L’écosystème culturel est composé des professionnels, des institutions publiques et privées mais aussi de l’ensemble du tissu associatif ; comme dans tout écosystème affaiblir les uns revient à affaiblir l’ensemble.
Nous ne méconnaissons pas la situation économique de notre pays cependant la Culture a deux fonctions qu’il faut préserver malgré les difficultés : celle de grandir et de se grandir, et celle de nous constituer en société sur un socle de références communes partagées. La première a pour but de former les citoyens éclairés tel qu’ils sont décrits dans la Constitution. Or, celles et ceux qui vivent éloignés des institutions culturelles publiques n’ont accès à la Culture que grâce aux associations de leur territoire. La seconde fonction de la Culture vise à garantir la cohésion sociale et finalement à nous constituer en société. Gardons-nous bien de moquer cet objectif de « faire société » car il est le préalable indispensable au « faire Nation » !
À un moment où la fragmentation de la société est exponentielle et où l’accent est plus mis sur l’individualisme que sur ce qui nous rapproche et nous permet de vivre ensemble et de construire une identité commune, le recul de la pratique artistique et culturelle en commun ne va que contribuer à accélérer cette désaffiliation.
Vous en conviendrez aisément, le dialogue civil est devenu très difficile aujourd’hui. Or pour dialoguer et échanger des opinions différentes, il faut au préalable s’accorder sur les faits et partager des références culturelles communes. La culture associative, par les actions organisées et menées en commun, construit des liens forts reposant sur la confiance et la reconnaissance réciproque entre les personnes, leur permettant de trouver dans leur entourage des personnes vers qui se tourner en cas de coups durs dans leur vie, leur permettant de construire une Fraternité en actes.
Enfin, quel message envoient ces annonces de coupes budgétaires sur la culture et la vie associative aux citoyens bénévoles ? Elles ont déclenché un véritable sentiment de mépris chez ces personnes qui s’engagent au quotidien dans l’intérêt général, pour le partage des ressources culturelles et pour faire vivre nos territoires, alors qu’elles soulignaient déjà un manque de reconnaissance chronique pour la valeur de leur engagement. Quand ces bénévoles décideront de jeter l’éponge, puisque ce qu’elles font « ne sert à rien », qui restera-t-il aux côtés des élus de nos Territoires pour faire vivre la citoyenneté, les valeurs de la République et le lien social, à l’heure où les idéologies ont remplacé les idéaux ?
Nous souhaitons qu’un dialogue civil constructif et respectueux de la légitimité, des places, des responsabilités et des mandats de chacun, se noue. Cette crise, que nous devons traverser tous ensemble peut être aussi l’occasion de progresser dans la prise en compte de la parole citoyenne et de la société civile organisée dès le premier kilomètre de l’action publique, tel est le vœu que nous formons.
Marie-Claire MARTEL
Présidente de la COFAC
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